samedi 26 novembre 2011

la part de l'autre, Eric Emmanuel Schmitt



Et si Adolf avait été accepté aux Beaux-Arts ?
C’est la question que l’auteur s’est posé. So il n’avait pas essuyé un refus, sa vie aurait-elle été la même ?
Notre vie, celle des européens aurait-elle connue une guerre ?
C’est avec brio qu’il brosse deux portraits croisés. Celui d’Hitler en s’inspitant d’archives et celui d’Adolf H., jeune peintre talentueux qui finira pas enseigner l’art... les deux feront la guerre de 1914, le premier en sortira comme dans les livres d’histoire, le segond idéaliste puis amoureux.
Il FAUT lire ce bouquin, bien écrit malgré quelques (très petites) longueurs.
C’est fou de vérité et percutant à la fois.

A l'abri de rien, Olivier Adam



Malgré une fin qui part un peu en sucette, ce livre qui a obtenu le prix France Télévision en 2007, dépeint vec brio la vie des ces associatifs qui se battent au quotidien pour aider leurs semblables dans une France qui devient de plus en plus égoïste.
Vous comprendrez donc rtès vite pourquoi ce bouquin m’a touchée ?
Le pitch ?
Une mère au foyer désoeuvrée se passionne petit à petit pour l’entraide.
Petit à petit, ce passe temps social devient un vrai sacerdoce et la nénetet se rerouve à laisser de côté sa vie de famille et tout le reste tout ca pour se lancer à 200 % dans son engagement.
On finit tout simplement par ne plus la reconnaître.
Elle aussi se perdra, à trop vouloir en faire.
Un livre aimé don, pas adoré. Conseillé aussi, fort, facile à lire, bourré d’émotion et « vrai vie » comme on aimerait en lire beaucoup plus souvent.
edition de l'olivier, 2007

le diable en personne, Robert Lalonde


Tout simplement genial.
On peut prendre peur, au début, à cause de cette construction atypique faite de projections dans le passé et d’aller-retours dans le présent.
Mais c’est savoureux.
On entre dans la vie d’une famille à l’instar de cet étranger qui y déboule, on ne sait quand d’on ne sait où. Il sera embauché pour les travaux aux champs et tombera amoureux du jeune fils de la famille avant de se marier à la fille qui est éprise de lui depuis le premier regard... Ajoutez à ça la jalousie maladive d’une cousine, presque jumelle de cette nana qui éprouve de l’amour pour elle, vous sombrez dans les histoires de famille les plus clauques, louches, à une époque où on n’en parlait pas.
S’en suivent les mariage, décès, retrouvailles. Les courriers s’échangent et on suit cette fresque dont on voudrait que jamais elle ne s’arrête tant on la lit avec passion.
Le seuil, 2001

le vieux qui lisait des romans d'amour, Luis Sepulveda



C’est un peu court, jeune homme !
C’est fluide, c’st simple, c’est beau. Sepulveda sait exprimer avec peu de mots mais tant de force l’amour, la tristesse, l’incompréhension... le mépris aussi.
Bien entendu, on en aurait voulu plus pourtant, ce viel homme, c’est parce que l’histoire est telle qu’il nous plait.
Il s’appelle Zntonio Jose Bolivar proano, ancien colon devenu amoureux de la forêt, il devient ami des indiens et des animaux avec le temps. Ce livre nous raconte sa vie, étalée sur plusieurs décennies, sa solutide, ses rêves simples. 
Les mots de Sepulveda s’enchaînent les uns aux autres, on ne voit pas passez le temps tellement ce court boquin est prenant.

Metailié, 1988


l'engrenage, Sartre


Tout simplement Sartre, tout simplement comme d’habitude.
Il est rare que l’auteur de L’existentialisme est un humanisme me déçoive.
L’engrenage, c’est une pièce de théâtre autour de la comédie du pouvoir ou comment un révolutionnaire, pétri de très nobles intentions et d’un grand sens collectif prend le pouvoir… pour finir par devenir un dictateur.
Pour Sartre, ce ne sont pas les gens qui changent. Ce ne sont pas non plus les idéaux qui se ternissent, c’est juste le pouvoir qui pourrit tout. Et quand la vie change, quand les chefs, généraux et ministres sont renouvelés et bien le pouvoir vient pourrir leur travail et leur vie de nouveau.
Triste constat écrit à la manière d’une pièce de théâtre.
On y voit les décors, les gens, le tribunal du peuple et surtout, l’écriture sous différents points de vue, à l’image d’un scénario de film.
Chapeau bas, l’artiste !
Gallimard, 1946

Oscar et la dame rose, Eric-Emmanuel Schmitt


tout simplement très drole !
on rit à toutes les pages et pourtant on y parle de mort, du cancer, de la vie à l'hopital, d'un enfant qui n'en n'a plus que pour quelques jours.
L'exercice de style est extra !
J'avais lu ce bouquin il y a quelques années, emprunté et rendu en retard à la médiathèque de Montpellier.
C'est doux, poétique, grave et drôle à la fois.

Eric-Emmanuel Schmitt
Albin Michel, 2002

Cabinet portrait, Jean Luc Benoziglio


Je l’ai enfin fini !
Et quelle réussite !
Jean-Luc Bénoziglio mêle avec un certain talent – ou un talent certain – culture gé, histoire, recherche de ses racines, paysages de guerre, maladie, huis clos et bouffées d’air pur. Le tout sur fond de vie quotidienne d’un quadra bien de notre époque en mal de fric et d’amour.

On passe du rire à la tristesse en quelques minutes, idem pour le détachement et la compassion.

L'auteur, Vincent Ravalec


Joli exercice de style que celui de Vincent Ravalec.
L’ex vainqueur du prix de Flore nous raconte son quotidien d’écrivain bien loin de l’angoisse de la page blanche et de « l’œuvre ». Il nous entraîne dans les soirées mondaines, sur les plateaux TV mais aussi dans des festivals littéraires bien pourris où il se retrouve logé dans une maison de retraite, aux confins des maisons d’édition et jusque dans les discussions entre auteurs toute plus médisants et nombrilistes les uns que les autres… Un vrai régal, très facile à lire.


Ed Le Dilettante
1995

Les intellectuels faussaires, Pascal Bniface


Je viens de terminer ce bouquin de Pascal Boniface.
Intéressant quand on a vécu plusieurs années à l’étranger et qu’on veut savoir qui devient qui sur la petite scène médiatique.
Dommage que le ton soit si pédant et mièvre.
L’idée de départ est bonne, remettre les points sur les i, mettre ces (pseudo)intellectuels face à leurs contradictions, nous apprendre que non, untel ou tel autre ne soutenaient pas les mêmes points de vue il y  quelques temps, etc…
C’est le style d’écriture, parfois revanchard, parfois empli de jalousie, qui vient tout gâcher et rendre ce bouquin quelque peu insipide.

JC GAWSEWITCH EDITEUR
(mai 2011)

lundi 21 novembre 2011

Journal d'un tueur sentimental, Luis Sepulveda



Luis Sepulveda tient le journal intime d’un tueur à gages blackboulé de Madrid à Istamboul en passant par Francfort à la poursuite d’une cible. Son esprit est aussi tortueux que son parcours puisqu’il viole la règle numéro des tueurs, ne pas tomber amoureux. Lui vit en couple. Seulement son amour le quitte et il y pense, il la pardonne et la trompe entre deux verres de gin… Il pense aussi à ses anciennes victimes en même temps que ce polar gentillet éveille notre curiosité.
Malgré une fin quelque peu convenue, ce polar qui se lit très vite mérite d’être ouvert.

Avant que le millenaire nous sépare, Montalban


Un petit livre pas dégueulasse bien que pas transcendant non plus...
Il faut dire que j'ai commencé par un des derniers livres de la série sur les Pepe Carvalho puisque l'auteur lui donne la mort dans ce bouquin.
Ecrit comme un monologue théâtral, le livre met donc en avant ce héro dans sa cuisine qui se révolte contre l'auteur, réfléchit sur le monde, la vie, les gens, la vie d'auteur, son personnage à travers les bouquins... on y voit aussi le travail de Montalban, sa manière de retravailer le personnage au fil des histoires, lui faire faire des rencontres filées, etc...
Intéressant, donc, si vous vous intéressez à l'écriture.


Christian Bourgois Editeur
1999

Une sale histoire, Luis Sepulveda


"Une sale histoire" est une suite de billets d’humeur qui couvre la période janvier 2002-janvier 2004. Un passage au crible de cette époque trouble où l’on a vu justifier l’injustifiable, où la mollesse des nations a permis à un texan non-élu de mettre une partie de la planète à feu et à sang en toute "légitimité victimaire".
Ca, c’est de Sepulveda et pour vous mettre dans l’ambiance.
Son histoire, ses engagements, ses attaches, ses amitiés, ses chagrins liés à la politique ou à la mort de ses amis, comme Montalban, on retrouve un peu tout ce qui fait Sepulveda dans ce bouquin. Mieux, il arrive à décrire avec humour certaines scènes qui ont marqué la géopolitique récente comme par exemple, la manière dont été accueillis les Espagnols, et expulsés rapidement, lors du G8 de Gênes…
Et tout ça sous forme de petits billets notés dans un carnet Moleskine.
Ne vous fiez pas au titre, c’est tout bonnement un exercice de style époustouflant ! Je suis tombée dessus par hasard en cherchant Selby et je suis bien contente du voyage !

Lunar Park, Bret Easton Ellis


Ca y est, encore une claque ! Même dans 30 ans, je n’écrirai pas comme ça !
Lunar Park est tout simplement prenant, passionnant. Ellis est un précurseur puisque, en 2005, il se lance dans l’auto-fiction… et avec succès ! . Salué par la critique, il a été élu meilleur roman de l'année 2005 par la rédaction du magazine Lire.
Il commence comme une autobiographie toute simple où l’auteur nous raconte son adolescence alors que le succès lui tombait dessus.
Ses amis de fac découvrent des drogues ou sortent avec des filles, lui a déjà un appartement gigantesque et y donne des fêtes non stop entouré de stars : des soirées de débauche à la « sex, drugs and Rock’n’Roll. » Il en tombe quelques une au passage. On retrouve ici l’esprit d’American Psycho, les lieux qu’il faisait fréquenter à Patrick Bateman à l’instar du Nell’s, l’immeuble habité par Tom Cruise et tout l’univers ses nouveaux riches américains de la fin des années 1980.

Puis Ellis se présente comme celui qui construit une famille. Au bord du gouffre, il rejoint son ex avec qui il a eu un enfant âgé de 11 ans… et c’est là que els ennuis commencent !
Disparitions d’enfants dans le quartier, phénomène paranormaux dans sa maison, Il croit au fantôme de son père puis à l’incarnation en chair et en os de Patrick Bateman.
Chaque chapitre, écrit à la manière d’un journal, est truffé de rebondissements mais aussi de questions. Plus on avance dans l’histoire et plus la conclusion a l’air floue. Du coup, on a envie de tout sauf de le lâcher !
Il sombre aussi peu à peu dans l’alcool et la drogue. Chez le lecteur, les questions fusent. Est-ce lui qui commet tous ces meurtres sous l’emprise de psychotropes ? La réincarnation est-elle bien réelle ? Va-t-il sauver son fils ?
Au delà du thriller haletant, Lunar Park est aussi un vrai bouquin de dénonciation sociale face aux pratiques des néo-bourgeois, voire de la société américaine en général.
Les enfants y sont gavés de cachets pour les rendre plus performants, moins dépressifs et les RDV chez le médecin et la prise en charge par les nounous remplacent les sorties familiales. Les barres de céréales allégées remplacent les soupes de légume. Les écoles privées veulent fabriquer des mômes au cerveau décuplé et de très loin en avance sur la génération antérieure. Les couples habitent de jolies maisons avec piscine mais chacun regarde chez l’autre, ou du moins a la possibilité de le faire.
C’est une famille américaine de base dans cette Amérique de la consommation, cf. la scène du cinéma ou celle de la voiture, que Bret Easton Ellis nous dépeint dans Lunar Park, un thriller qui prend aux tripes.

Robert Laffont
2005