jeudi 9 juin 2011

Les anges n'ont rien dans les poches, Dan Fante


Les anges n’ont rien dans les poches est un « road book »qui nous fait partager quelques jours de la vie de l’auteur, Dan Fante, alias Bruno Dante puisqu’il s’agit d’un roman autobiographique.
Dan Fante reprend les vieilles combines de papa qui lui, s’appelait Bandini dans ses livres autobiographiques Demande à la poussière, par exemple, avant d’écrire Pleins de vie où le personnage porte ouvertement son nom.
Dans Les anges… Bruno l’alter-égo, fils d’un certain John Dante, se retrouve se retrouve au bord du lit de mort de son père au sortir d’une cure de désintoxication.
Puis il prend la route et ce long chemin se place en parallèle des idées tortueuses qui ne cessent de tourner dans sa tête. Dante n’accepte pas la mort de son père. Auteur de poèmes, il a délaissé l’écriture pour consacrer sa vie à la boisson. C’est un roman complexe où l’homme avoue sans tabou ses faiblesses et nous raconte comment il les cache dans la vie de tous les jours. Comment il s’autodétruit aussi, ais toujours avec lucidité et autodérision.
Ce livre, d’est aussi l’aveu de certains complexes face à un père, écrivain à succès qu’il ne sera jamais.
Ce livre mélange cynisme et tendresse. On finit même par s’attacher à cet homme, si répugnant soit-il. Il fit par faire son deuil en s’attachant à un vieux chien boiteux, malade et moche qu’il regarde mourir sans trop savoir quoi faire.
Dan Fante écrit bien, contrairement à ce qu’il peut en penser. Il touche au cœur avec des mots simples, des scènes drôles, parfois caustiques ou cruelles.
Pour ceux qui ont lu Pleins de vie de John Fante, la boucle est bouclée. D’ailleurs je conseille de le lire en amont du road-book de Dan Fante.
On retrouve le père sur son lit de mort et on nous y conte sa vie de nouveau riche peu à peu happé par la facilité d’écrire pour le cinéma, l’argent et la boisson.
On suit aussi la mère, l’ex femme enceinte dePleins… , on y apprend qu’elle a eu deux autres enfants et que le fameux Dan est le bébé qui naît à la fin du livre. Celle qui se convertit en pleine grossesse est toujours une fervente catholique.
A lire à la suite, donc.
Robert Laffont
1994