jeudi 26 mai 2011

Pleins de vie, John Fante


Ah ben voila, une lecture qu’elle est bonne !!!
Rien à dire, rien à redire, surtout.
« Pleins de vie » de John Fante est tout bonnement extra.
Un livre qui commence par "c'était une grande maison parce que nous étions des gens avec de grands projets" ne peut foncièrement pas être mauvais... c'est tellement simple et limpide, facile à lire.
Ce bouquin raconte quelques semaines dans la vie d’une famille : un homme, une femme, un bébé à naître et un grand père un peu ours ais pas méchant pour deux sous.
C’est, pour moi, un roman sociologique, voire sociétal, tant il représente la vie d’une génération. Fante dresse le portrait d'une époque : celle où les enfants d'ouvriers, de paysans, etc... ont réussi. Celle de l'argent (un peu plus) facile et de la relance de la société de consommation... d'où les incompréhensions et les dialogues de sourds "père-fils" qui sont chacun dans le vrai mais par rapport à un mode de vie bien précis. Il y a un côté sociologique là dedans.
Idem pour la famille catho s'opposant au contrôle des naissances grâce à la science.
Je me suis aussi délecté de lire les passages sur la grossesse. Aujourd'hui aucun éditeur ne publierai un bouquin où la femme enceinte boit du martini et fume, peu importe le talent de l'auteur !... Mis à part si elle est vue comme un personnage négatif (ça en rajouterait une couche) ou si elle décède (ça ait bien 'il faut respecter les indications, le tabac tue..."). Dans les années 1980, on s’autorisait ce genre de dérapages.
Ce personnage est un peu la clé de voûte du bouquin. Tantôt chouchoutée, tantôt femme forte qui se lance dans la taille de la pierre et la confection du mortier, tantôt drôle, tantôt triste et malheureuse… le personnage de la femme, bien que n’étant pas le principal, apporte à chaque page une touche différente.
Je suis 100% conquise !
Christian Bourgois Editeur
1988

lundi 23 mai 2011

american psyco, Bret Easton Ellis


Totalement déjanté !!!
Patrick Bateman, un jeune golden boy se transforme en tueur sanguinaie, voire canibale, la nuit.
Rien à voir, pourtant, avec Dr Jeckil et Mr Hilde !
Là, l'histoire onte crescendo. Autour d'une satire de la société de consommation et de la société du "tout pour l'image", Ellis dépeint la mort avec humour et nous présente, dans les années 1990, la société américaine d'aujourd'hui.
L'anticipation sociale est à son comble au pays de l'argent roi.
A côté de ça, c'est drôle, c'est bien écrit et... tellement vrai !

1992

viens là que je te tue ma belle, Boris Bergmann


Sympa, facile à lire...
On se retrouve plongé dans l'adolescence à travers le personnage principal qui vit ses premières fois : premières cuites, premières filles, premières nuits dans la rue, sentiment de toute puissance, phénomène de bande et premières conneries. Le tout écrit dans une sorte de journal intime.
Premier chagrin d'amour aussi, premier crime tout court, puis un second... le tout au son de plus ou moins vieux rocks...
Le bouquin se lit en quelques heures mais le texte reste fascinant tant il est criant de vérité tant dans le style d'écriture, les mots utilisés, les lieux, les modes de vie, le quotidien.

Ed. Scali
2007

La mère horizontale, Carole Zalberg


Quatre femmes.
Quarte femmes dont les histoires suivent le cours de l’Histoire.
Une mère d’avant-guerre engendre une trentenaire futile soixante-huitarde mariée qui quitte mari et enfants dès que le premier venu pointe le bout de son nez pour partir vivre de libertinages et devenir, au final, une bobo riche des beaux quartiers de Paris.
Trois gosses d’un premier lit et parmi eux, Sabine, l’aînée. Celle qui élèvera ses frères et sœurs, celle qui vivra avec de grands yeux d’ados les changements des années 1970, celle jouera avec les hommes jusqu’à l’overdose simplement pour faire concurrence à sa propre mère… jusqu’à rencontrer le bon sur un coup de tête.
Ils auront une enfant, la narratrice, qu’elle élèvera de manière fusionnelle, comme si elle n’avait jamais coupé le cordon.
Elle l’élèvera mais la voir grandir et s’éloigner peu à peu intellectuellement sera comme un désastre alors elle retouchera à la boisson et aux drogues de sa jeunesse.
Puis l’enfant grandira et racontera cette histoire, que l’on découvre travers ses yeux de mère angoissée, puisque la même, 20 ans après, à l’heure o elle raconte cette histoire de famille qui a pour décor l’Histoire avec un grand H et ses changements, est enceinte.
Enceinte avec la peur de finalement appartenir à celle lignée de femme qui, par envie de trop en faire, de faire trop bien, ou de ne rien faire du tout, n’ont jamais réussi à être des mères sentimentalement parlant.
C’est simple, bien écrit, entraînant et on a envie de rouvrir ce livre dès que l’on a cinq minutes tant il est captivant.

Albin Michel
2007

Total chaos, Luc Fivet


Chouette !
Le roman d'anticipation me surprend de jour en jour !
Fivet nous projette dans un univers qui pourrait être celui que nous conaîtront dn
ans très peu de temps. Un ministre omniprésent, fana du tout sécuritaire, une révolte de marxistes animée par des consommateurs, vendus au grand monde du profit et cons tout court, un patron de presse ami omniprésent du ministre de la sécurité collective, une enquête de police qui se transforme en enquête journaliste... 
Luc Fivet arrive à mélanger des éléments de notre vie de tous les jours en imaginant un futur que nous pourrions vivre mélangés aux travers de la société actuelle...

fayard
2007

serpents et piercings, Hitomi Kanehara


Hitomi Kanehara, un ovni venu tout droit de l'Asie.
Née en 83, elle signe ici son premier roman... avec brio !
Même si son récit manque parfois un peu de liant, génération zapping oblige, celle que l'on présente déjà comme la nouvelle enfant terrible de la littérature, nous entraîne dans une adolescence noire.
Noire comme l'encre à tatouer, noire comme la vie des punks et SM qu'elle fréquente, noire comme sa déprime qui se transforme en auto-mutilation... le tout lorgné par un oeil malicieux à travers un trou de souris.
J'espère bientôt lire avec dellectation ses prochains ouvrages.

Grasset
2006

La fille du boucher, Linda Barry


Complètement barré, déglingué, syphoné... ça part dnas tous les sens et tant mieux puisque ce roman songulier ne ressemble à aucun autre.
C'est LE livre dont les alcolos, les drogués, les cul-terreux et les dépressifs sont les héros... LE livre dont le personnage principal, une adolescente moche, vit dans une maison crade, sur une route crade avec une mère sadique et une petite soeur égoïste.
L'exercice de style de Lynda Barry, pour la première fois traduite en français, est tout simplement bluffant !
violents, noirs, pourris par la perversion, les personnages nous entraînent "on the road again", une bouteille à la main et le pied au plancher. Mais ce monde glauque est tout simplement la réalité entre rebellion, malheur et tentation du suicide.
Des phrases courtes comme je les aime, des cris, un style inspiré par la BD, la littérature américaine nous livre un nouvel auteur de talent qui, par ce procédé stylistique, colle tout à fait au récit.
Lyna Barry mérite largement son 10/10 et je pense sauter sur son prochain opus !

Ed. Panama
2007

Les chemins de Damas, Pierre Bordage


Déçue par la fin, flûte !
Et si ça pêtait ?
S'il y avait un gros mouvement international anti-Libéral, on serait pas loin d'avoir un avenir proche de cette histoire.
Les repères géopolitiques sont contemporains ( Europe, France, Chine, Inde, Amérique ) et les A320 volent encore. Mais l'Etat providence si cher aux Français a été démantelé devant le libéralisme triomphant de la loi du plus fort : les gens ne sont plus que des pions interchangeables du jour au lendemain, et l'auteur ponctue cet univers avec quelques remarques toujours d'actualité.

Dans ce contexte de chômage galopant et de montée intégriste ( évangéliste notamment ), c'est chacun pour soi : on se berce d'illusions, les assassinats et les trafics d'organes ont le vent en poupe. C'est dans ce cadre peu réjouissant que Pierre Bordage décrit les affres et pensées de ces victimes sur le sujet…

sorti en 2005

Sang Sang, Alessandro Baicco


Essai transformé !
Je vous parle ici de la seconde fois où je lis du Baricco. Un petit livre qui se lit très vite parce qu'écrit très simplement.
On y parle de guerre, d'effroi, de vengeances et au milieu de tout ça, une petite fille. On dirait presque du Gavala tant l'histoire,conçue en deux parties, est à la fois simple dans la formulation et très compexe quant au passé et à l'histoire des personnages.
C'est court, violent, et ce petit bouquin semble avoir été écrit d'un trait. Les silenes pèsent très lourd, Baroco s'en fait d'ailleurs une spécialité si on compare ce bouquin à Soie.
Ce document est tout simplement un essai sur la folie des hommes et l'escalade de la violence On en vient à croire que tuer offre toujours une raison de tuer.


samedi 21 mai 2011

L'homme qui voulait vivre sa vie, Douglas Kennedy



Voila peu de temps que je m'intéresse à la littérature américaine. Après quelques déception, je suis tombée sur ce bouquin un peu par hazard... et ça a fait splash !
Même si un seul livre ne permet pas de juger son auteur ,Douglas Kennedy, il aide à se fare une idée sur le style de l'auteur... idéal pour un débutant en littérature américaine et un plaisir pour qui s'y connait tant l'intrigue est intéressante.
On y découvre un héros auquel on s'attache vraiment qui change de vie du jour au lendemain suite à un coup de folie meurtrier.
Adieu, l'avocat trentenaire d'un des plus grands cabinets de Wall Street, adieu le super salaire.
Il quitte femme et enfant et devient grand reporter un peu par hazard. Il se rend compte qu'il marche sur les traces d'un rêve de gosse jamais réalisé.
Je suis tout simplement fan !

2005

Je voudrais que quelqu'un m'attende quelquepart, Anna Gavalda


C'est avec ce reccueil de 12 nouvelles que j'ai découvert cet auteur qu'est Anna Gavalda.
J'ai biensûr dévoré "Ensemble c'est tout" et j'avais même rencontré Gavalda à Montpellier lors de sa sortie.
La nénette fait un gros boulot de préparation avant l'écriture de ses bouquins. Pour "Ensemble..." elle avait fait des stages en restauration, histoire de mieux retranscrire la vie en cuisine et les détails de la décoration d'assiètes aux tours de mains des chefs.
Pour en revenir à "Je voudrais...", je dirais qu'il s'agit d'une succession de nouvelles parfois drôles, parfois glauques, parfois fleur bleue et aucune ne nous laisse dans l'indiférence.
Toutes prospectent la région du coeur et ses environs. Les histoires sont simples, très accessibles, mais les personnages ont tous un vécu, un passé, une histoire. Pour chacun d'eux, un travail minutieux de recherche semble être fait en amont.

J'ai aussi lu "Je l'aimais", une longue nouvelle sous forme de portraits croisés. Deux soeurs, deux femmes trompées, deux personnes qui ont décidé de prendre des chemins diférents. L'une accepte, l'autre se sépare... tout ça sous le nez d'un père Vieille France qui ne comprend pas grand chose à la vie des couples d'aujourd'hui, encore moins à la souffrance de ses deux filles.
Il FAUT DE TOUTE URGENCE lire Anna Gavalda parce que c'est bien, parce que c'est simple et à mettre entre toutes les mains.

Le dilettante
1999

mardi 17 mai 2011

Windows of the world, Frédéric Begbeider


Je vous l'accorde, 99 Francs, on a tous craqué.
Oui, l'inventaire, les nouvelles et les autres bouquins du même auteur sont à tomber...
Mais celui là, c'est une petite perle !
Une perle parce qu'on rit, une perle parce qu'on pleure, une perle parce que Begbeider nous balade tout le long dse ce bouquin d'un sentiment à un autre en même temps que l'on gravit les étages du world trade center avec un groupe de personnes coincées en plein attentat du 11 septembre... que l'on vit minute par minutes à travers de très courts épsodes écrits comme des nouvelles.
Et puis il y a ce môme. Celui qui croit que son père  à de super pouvoirs pour sortir tout le monde de là vivant... craquant.
Ce livre, c'est aussi une confession où l'auteur ne manque jamais d'émotion ni d'autodérision puisque es épisodes sont entrecoupés de passages de sa vie et de cogitations toutes personnelles.

Gallimard
2003

Soie, Alessanro Baricco



Vers 1860, pour sauver tout un village qui ne vit qu'à travers l'élevages de vers à soie, Hervé Joncour entreprend quatre expéditions au Japon pour acheter des œufs. Entre les monts du Vivarais et le Japon, c’est le choc de deux mondes. Chaque chapitre est écrit comme une petite nouvelle de deux ou trois pages, jamais plus.
Et l'on fait avec lui, la route de la soie à travers les paysages, on prend le bateau, le cheval et on arrive à destination avant de jouer les contrebandiers de nuit.
Ce livre est aussi enpreint de poésie japonaise qui constitue un peu le fil rouge de Soie.
Parfois rien, sauf le temps qui passe.
Soie, publié en Italie en 1996, est devenu en quelques mois un roman culte.

chez Gallimard
2001